L'agglomération gallo-romaine de Saint-Germain-en-Montagne

Présentation générale

 

Le groupement antique est situé à 2,5 km à l'est d'Ardon, soit sensiblement à 2 km du noeud routier de Pont-de-Gratteroche et à 1 km à l'ouest du village de Saint-Germain-en-Montagne. Il est situé à la jonction de quatre voies, dont l'une mène en direction du village du Latet ;une voie levée se dirige vers le lieu-dit "Les Baraques" de la commune du Pasquier où elle traverse la rivière de l'Angillon. Une autre voie mène en direction de Mournans et de Charbonny.
La liaison avec Champagnole s'effectue par une voie qui contourne le mont Rivel par l'est et rejoint celle qui, de Champagnole, menait à Pontarlier.


La relation avec l'agglomération du Mont Rivel était assurée par une voie traversant le village de Vannoz, situé à 800 m, au sud-ouest.

 

Le site est implanté à une altitude de 610 m, sur la bordure d'une terrasse d'alluvions délimitant une nappe phréatique.
Les terrains avoisinants sont cultivables et il semble logique de supposer que l'activité agraire devait être développée.

Les observations aériennes ainsi que les prospections au sol ont montré l'existence de vestiges sur environ 20 ha, regroupés en ensembles de constructions discontinus, implantés sur les différentes voies.


Cette disposition confirme la vocation de l'agglomération, orientée vers le commerce avec la population de passage.

Le site de Saint-Germain-en-Montagne est connu depuis le 19ème siècle par l'article qui lui est consacré dans le dictionnaire des communes du Jura de Rousset et par les recherches du docteur Germain de Salins. Les études récentes ont été effectuées en trois phases : la première par H. Bourgeois-Lechartier en 1966-68 a intéressé la partie sud-est du quartier. Les deux autres, par F. Leng, ont concerné l'étude de constructions annexes au sud-est en 1980 et de 6 bâtiments, au nord du CD 21, en 1991-92.

 

A ce jour, un seul quartier a donc été étudié.

 


Un ensemble structuré autour d'une cour

La fouille, effectuée en 1966-68, a révélé deux ensembles, aménagés de part et d'autre d'une cour, avec des dispositifs agencés pour traiter et stocker les viandes.


Le plan général de cette partie de l'îlot ne peut être restitué en totalité car une partie des salles s'étend sous la route et, de plus, la fouille s'est arrêtée en 1968 alors que toutes les structures n'étaient pas encore étudiées.

 

 


Un quartier urbanisé

Dans le secteur nord-ouest, étudié en 1991-92, six bâtiments sont implantés selon un plan d'urbanisation rigoureux ; leurs façades septentrionales sont alignées sur la voie venant du village du Pasquier, sur laquelle elles ouvrent par des accès avec couloirs ou des portiques.


La circulation au sein du quartier est assurée par des ruelles perpendiculaires à la voie, qui séparent chaque ensemble de constructions.

 


L'organisation des bâtiments

Des ensembles spécialisés au sein des bâtiments
Les six bâtiments ont des murs parallèles. Leur façade septentrionale est alignée sur une voie. Ils sont séparés par des ambitus (ruelles), qui permettent de pénétrer au sein de l'insulae (ensemble de bâtiments). Tous les accès des bâtiments sont situés sur les façades occidentales ou méridionales, aucune communication n'existe depuis les ambitus ou la vaste cour à l'ouest de l'insulae.


De manière générale, ils possèdent au moins une salle en sous-sol, située à proximité de la façade septentrionale, avec accès par un escalier en bois depuis le cœur du bâtiment. Au moins une grande salle est située à proximité immédiate des sous-sols, elle peut soit être une "salle de travail" associée à des dispositifs de séchage, soit une grange.

 

Les salles d'habitation sont en général petites (environ 16 m²) ; elles ont des sols en terrazzo ou des planchers, leurs murs sont enduits et peints, et, souvent, un petit foyer domestiques est présent en angle ou adossé à un mur.


Des petits ateliers sont présents sur presque tous les bâtiments. Les ateliers de forge sont ouverts sur la voie nord et leurs sols sont en terre battue. L'activité métallurgique est pratiquée dans des cours intérieures. Le séchage est pratiqué au cœur des bâtiments, et la tabletterie est pratiquée dans des salles d'habitation du côté méridional.

 

Vue nord-ouest

 

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