À part quelques sites archéologiques isolés bien connus comme ceux des lacs de Clairvaux et Chalain, d'Antre-Villars-d'Héria ou encore du Mont Rivel et de ses alentours, les plateaux du Jura formant la “moyenne montagne” ont souvent été considérés comme “archéologiquement vides”. Pourtant le territoire centré sur Chaux-des-Crotenay et compris entre Lemme, Saine et cours supérieur de l’Ain, recèle de très nombreux vestiges anthropiques anciens - quelque 500 répertoriés à ce jour - qu'ArchéoJuraSites s’attache à identifier et faire protéger.
Fouilles François Leng Mont Rivel |
Mur du Censeur Chaux-des-Crotenay |
Château médiéval Chaux-des-Crotenay |
L’histoire de ce territoire depuis le Moyen Âge est bien connue et continue à être étudiée comme, par exemple, à travers les fouilles du château médiéval de Chaux-des-Crotenay, mais elle l’est beaucoup moins pour les périodes plus reculées. Le peuplement ancien du Haut-Jura est pourtant notoire et des travaux archéologiques récents, en France comme en Suisse, suggèrent une occupation humaine très ancienne des plateaux et des sommets du massif jurassien.
C'est dans le but de parfaire la connaissance de ce lointain passé particulièrement riche et complexe, qu’un projet collectif de recherche, appelé “étude de territoire” a été récemment initié par l’Association de l’Oppidum, projet auquel ArchéoJuraSites a très vite été associée. Développé dans le cadre d'un partenariat pluridisciplinaire, ce projet d'étude diachronique de territoire s’appuie sur un relevé LiDAR réalisé en 2017. Les premiers résultats commencent à être publiés (OPUS I, LiDAR 1…) et ont été transmis aux services archéologiques et culturels régionaux ainsi qu'aux responsables des collectivités territoriales concernées.
Rapports OPUS I et LiDAR 1 |
Présentation du rapport OPUS I Champagnole, mars 2018 |
Cahier n°4 - ArchéoJuraSites |
Prenant en compte les contextes historique, géographique, géologique, toponymique et archéologique connus et s'appuyant sur l'exploitation du cliché LiDAR de 2017, l'étude de ce territoire permet déjà d'avancer l'hypothèse de l'existence d'un peuplement depuis la protohistoire. L’analyse diachronique des traces d’activités et des vestiges anthropiques visibles au LiDAR met bien en évidence un vaste territoire aménagé de longue date par l’homme. Elle révèle un paysage composé d’enclos, de constructions sans rapport direct avec une activité agricole, des tronçons de murs imposants et des rebords de falaises aménagés s’articulant autour d’un espace central aujourd’hui occupé par des champs et des pâtures. La nature et l’usage de ces structures restent bien sûr à déterminer mais l’étude confirme l’existence de nombreux indices permettant de formuler l'hypothèse d'une agglomération fondée bien avant la conquête de la Gaule par Jules César. |
Références
Articles de presse
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Étude de territoire : le partenariat, la méthode, les rapports